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AADP pour l'avenir des diffuseurs de presse

La distribution cède la place à la commercialisation

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C'est sous la contrainte que ce changement va s'opérer car il est bien évident que cela bouleverse les intérêts établis. Mais il n'y a plus le choix. Il n'est plus possible de dépenser sans compter dans un marché baissier. Passe encore dans un marché en expansion mais ce n'est plus le cas et n'est pas prêt de revenir. Le numérique a réduit le marché. Tant celui de la vente d'imprimés que celui des espaces publicitaires. 
L'Etat n'acceptant plus de compenser toutes les pertes a modifié la loi pour contraindre la filière à se réformer. Cette loi fixe un nouveau cadre. Fin de l'autogestion. Fin des flux poussés. Désormais il va devenir obligatoire de maîtriser ses dépenses. Plus question de les reporter sur les acteurs les plus faibles (provoquant la chute du système), chacun va devoir assumer ses coûts. 
La rationalisation des flux (financiers et physiques) est impérative pour retrouver les marges nécessaires à la poursuite de l'activité de la filière.
Cela signifie qu'il va enfin falloir partir des besoins réels et satisfaire les clients plutôt que de produire et distribuer des quantités majorées pour s'assurer de ne manquer aucune vente, quitte à ce que cela coûte et engendre la perte du réseau. 

Les éditeurs ont tout à gagner à ce changement. 
Leur rentabilité repose sur l'économie qu'il vont réaliser en produisant plus efficacement. Les grands titres bouillonnent aujourd'hui à 15% alors que les autres sont fréquemment à 75 ou 80%. La rentabilité passe par la réduction de la production invendue. Des gains sur la matière première, les transports et le traitement des invendus sont possibles en mettant en place un réassort efficace.

Les seuls à s'opposer au changement sont ceux qui vivent du traitement de volumes. Peu leur importe que les produits soient vendus. L'essentiel est de générer le plus de flux possibles. Les flux physiques alimentant les flux financiers. Pourtant l'objectif de la filière est de vendre. Il leur faudra adapter leur modèle économique pour qu'il repose désormais sur les ventes réalisées. Il leur faudra, pour dégager des marges avec des flux plus réduits, améliorer la qualité de leur service. Ils devront enfin tenir compte des attentes des clients au lieu de faire selon leur seul intérêt.

Les diffuseurs devront devenir des marchands. Ils devront être actifs pour gérer leur stock et réactifs pour servir les commandes clients, comme c'est déjà le cas dans d'autres domaines (tabac, librairie, papeterie, jouet, etc.). 

Les actuels dépositaires deviendront responsables du développement commercial sur leur secteur.
Ils conserveront l'exploitation de cette zone, protégée de toute concurrence, aussi longtemps qu'ils maintiendront des résultats de vente satisfaisants (par rapport à l'évolution du marché national).

Des zones de chalandise seront ainsi formalisées aux deux niveaux (2 et 3) et respectées. Et une réelle analyse du potentiel local remplacera des politiques nationales inefficaces (PVC, PVT, supérettes,etc.). La mission de la commission du réseau qui n'est aujourd'hui qu'une chambre d'enregistrement des demandes sera remplacée par un objectif de développement commercial reposant sur l'exploitation de potentiels inexploités. 50% des communes sont aujourd'hui dépourvues de point de vente.

Plus vite le changement sera fait, plus vite nous en sentirons les effets positifs. 

 
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

Complètement d'accord sur les 3 premiers paragraphes.
Ca se corse sur la responsabilité des dépôts...comment serait-il possible de leur attribuer une fonction commerciale alors que c'est le diffuseur qui déciderait ?
De plus, entre nous, ce rôle "commercial" des dépôts n'a toujours été que du vent. Ils appliquent des réglettes et transportent. Parfois conseillent, mais plus pour eux que pour le diffuseur. Bien sûr, ils ont une chasse gardée, mais sans rien décider... et jamais à l'abri de se faire rattacher.
Parler de zone de chalandise pour un dépôt, OK, c'est clairement partagé. Mais pour un magasin, c'est très théorique et ça ne correspond à rien. J'avais 4 tabac-presse à moins de 500 m. de chez moi. Allez dessiner une répartition !  Et c'est vrai dans plein d'autres cas. Ca ne vaut rien ! 
Trouver un emplacement ou créer un magasin, c'est une chose. Et comment le dépositaire va trouver un fou furieux pour exploiter dans de telles conditions, avec un avenir si mal assuré ? Tout ça, c'est du vent que la profession fait semblant de maitriser.
On est chez les fous.

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La fonction commerciale du dépôt consistera à
- travailler avec les détaillants pour développer les ventes en présentant l'offre des éditeurs
- gérer au mieux le potentiel en évitant que des zones soient mal couvertes comme c'est de plus en plus le cas.

Le rôle commercial des dépôts n'a été que du vent parce qu'on voulait qu'il en soit ainsi. On les considérait comme des gardiens contrôleurs et on ne distinguait pas dans leur rémunération la partie commerciale de la partie logistique. Aucune incitation non plus au développement. Il est aisé de reconsidérer les choses. 

Une zone de chalandise se détermine en fonction d'un potentiel de ventes, pas uniquement d'une distance. 

Pour pouvoir retrouver des candidats il va falloir modifier les conditions d'exercice. 
Les politiques nationales successives exécutées inconsidérément ont montré leur inefficacité. 
Il va falloir revenir à des actions locales fondées sur l'exploitation du potentiel de zones protégées. 
Pour ce qui est des conditions à modifier, l'approvisionnement est une première étape. L'analyse des autres conditions à modifier sera la prochaine.
Parmi celles-ci, le changement de considération pour les marchands sera prépondérant.
Il s'obtiendra par la surveillance de la qualité de service couplé à l'intéressement aux ventes des acteurs intermédiaires. 

La seule vraie difficulté est de faire sauter les blocages défendus par quelques acteurs opposés par intérêt à ces changements et qui feront tout ce qu'ils pourront pour en retarder l'échéance. L'application de l'article 5.3 en est l'illustration parfaite. 
Pour autant, ils n'ont aucune chance d'empêcher la loi de s'appliquer.
Et sincèrement, quelle crédibilité peut on accorder à ceux qui défendent l'idée que les invendus ne coûtent pas grand chose ? Aucune. Ca c'est du vent. Nier l'évidence pour tenter de retarder l'échéance. De même que tenter de faire croire aux éditeurs que la diversification de l'outil logistique est possible alors qu'il n'est pas qualitativement au niveau des concurrents opérant sur les marchés que l'on rêve de conquérir. La réalité va forcément s'affirmer.   
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

Le rôle commercial tel que vous le suggérez ici pour l'avenir est exactement celui qu'il est sensé remplir depuis toujours. Ouvrir des nouveaux pts de ventes fait non seulement déjà partie de leur mission, mais sachez qu'une rémunération va avec sous forme de prime. 
Combien y a t il eu d'ouvertures considérées trop proches d'un magasin existant ? Ca a toujours été à l'initiative des dépôts. Parfois justifiées, parfois moins, mais l'intéressement est là.
Trouver des candidats, bon courage.
Il faut aussi leur reconnaître une frustration. Quand un diffuseur ne fait plus l'affaire car démotivé ou/et perdant du CA bien plus fort que la moyenne du dépôt, celui-ci ne peut pas le remplacer par un autre, motivé et avec du sang neuf. Le dépôt et la filière ne peuvent  qu'attendre un changement de comportement ou une mutation, ce qui doit être hyper frustrant.
Et on revient ici au sujet de ce fil, quoi faire pour commercialiser avec un mauvais magasin indépendant et invirable ?  Car, n'en déplaise à certains, il y a non seulement de mauvais éditeurs, dépositaires mais aussi de mauvais diffuseurs ! je n'oserais parler du niveau 1 !

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Nous sommes parfaitement d'accord sur ce point et ne l'avons jamais caché. 
Toutefois, faisant suite à des décennies de déresponsabilisation (diffusion passive au lieu de commercialisation active) à l'initiative des gestionnaires historiques de la filière, il nous paraît évident qu'il faudra du temps pour opérer les changements nécessaires au niveau du réseau. 
Il faut donc prendre quelques marges de sécurité.
Nous proposons d'agir de manière progressive pour laisser du temps pour comprendre et s'adapter. Une première période d'un an permet de déterminer une efficacité relative des points de vente. Pour ceux qui ne sont pas suffisamment performants par rapport à l'ensemble un message d'avertissement doit être adressé, indiquant le  risque de perdre l'exclusivité de l'exploitation de la zone de chalandise à défaut de revenir dans la moyenne. Si au bout de deux ans les résultats ne sont toujours pas à la hauteur attendue, il faut trouver un nouvel exploitant de la zone. Dans le cas contraire la zone de chalandise est conservée exclusive pour le point de vente. 
Tous les acteurs doivent s'engager à devenir performants. 
Autant les détaillants que les éditeurs, les dépositaires et les messageries.
Des indicateurs spécifiques doivent être mesurés pour chacun, régulièrement.
Et des actions correctives doivent être menées dès qu'une dérive est constatée. 
Chacun a sa part de responsabilité dans l'atteinte de l'objectif. 
Chacun doit également en retirer une part du bénéfice.

Pour trouver des candidats il faudra changer les conditions d'exploitation. Cela demande une réflexion préalable et un engagement de tous les acteurs. Il serait souhaitable que cet engagement soit volontaire pour accélérer les résultats mais il est probable que certains s'y opposeront, par intérêt individuel immédiat ou/et manque de perception de l'intérêt de la démarche. Il est donc probable que l'ARCEP soit amenée à contraindre dans un premier temps. 
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

La vente de la presse est comme le reste. Un commerçant motivé financièrement fait ce qu'il faut pour développer ses ventes si ça permet de consolider son exploitation.
Or, les faits montrent bien que ce n'est pas le cas, c'est l'inverse, certains magasins sont bien plus viables en réduisant ou en n'ayant plus de presse...
Attendre une éventuelle amélioration pendant encore deux ans, dans ces conditions toujours plus incertaines, ne serait-ce pas rédhibitoire ?
Si les diffuseurs ont encore besoin de temps pour comprendre, c'est qu'ici, le message de rupture totale nécessaire n'est pas passé.

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As usual vous n'êtes pas constructif.
Et l'argent semble être votre seule justification de la désaffection pour ce métier.
C'est une erreur.
L'absence de considération est certainement au moins aussi importante que la faiblesse de la rémunération dans les conditions d'exploitation actuelles.
Et enfin, pour répondre à votre dernier point, il n'est pas question de rupture totale mais d'évolution positive.
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

Tant que ce modèle passé sera maintenu dans sa structure, non, je ne vois pas comment il peut y avoir un espoir positif, autre que naïf.
Aussi, réduire tout à l'argent paraît peu humaniste et très matériel, mais comme partout, n'oubliez pas qu'il s'agit pour le réseau d'obtenir ce qu'il n'a pas. L'argent est saupoudré dans des tâches intermédiaires trop chères par rapport à leur utilité. Voyez comment ça se passe en librairie par exemple, alors qu'il y a autant d'intermédiaires.
Chacun fera son choix.

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La réforme en cours n'est rien d'autre que la transformation du modèle de la presse qui ne fonctionnait pas en un autre, proche de la librairie, qui fonctionne. Tout ne se fait pas d'un coup de baguette magique. Il faut laisser le temps aux acteurs de comprendre les nouvelles contraintes auxquelles ils sont soumis et modifier leurs comportements pour s'y adapter. 

Pur l'instant nous sommes dans la phase de déni pour certains, d'incompréhension pour de nombreux autres moins au fait des choses, mais quelques-uns ont déjà compris. 

Le nouveau régulateur va s'imposer et imposer les règles. Il peut, un temps, surseoir à leur mise en oeuvre, pour tenir compte des difficultés rencontrées par les acteurs pour adapter leurs actions, mais cela ne peut pas être durable. Et l'opposition tentée par certains, espérant que le délai accordé est en réalité un renoncement, est une erreur magistrale qui montre clairement leur incapacité à exercer les fonctions qu'ils occupent. Ils se croient intouchables. Ils ont grandement tort. A défaut d'être accompagné par ceux-là, le régulateur va en favoriser d'autres moins prétentieux. Et la tentative de court-circuit actuellement opérée pour empêcher les dépositaires de déposer des demandes d'agrément risque fort de s'avérer un cuisant échec. 
S'il faut diviser pour régner, aucun doute que cela se fasse. 
Alors soit les opposants vont revenir dans le droit chemin imposé, soit ils vont très rapidement perdre leur position dominante. 
Ils nous auront juste fait perdre un peu plus de temps.

Le changement est en route et rien ne saura l'arrêter. Mais cela prendra du temps.
Bien plus que nous ne le voudrions pour nos propres affaires.
Toutefois, sur ce chemin qui sera long, des améliorations seront constamment constatées, qui modifieront le quotidien des marchands dans le bon sens. 
Il faut dire que nous partons de si loin et avons tant de retard sur les autres secteurs d'activité qu'il ne peut en être qu'ainsi.  

Les premiers effets ne seront pas financiers comme vous le souhaiteriez. Ils seront néanmoins très perceptibles au quotidien et contribueront à l'amélioration de la condition des marchands.
Dans l'exploitation au quotidien, directement, et dans la rentabilité des exploitations, par conséquence. Ensuite viendra s'ajouter un rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée créée dans la filière, dans un second temps. 

 
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

C'est pas à moi de souhaiter que la rentabilité arrive enfin, c'est à pour vous tous !

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