Faute de repreneur,
la Maison de la presse de Dreux ferme ses portes
L''ECHO Républicain
Son dirigeant, Didier Decrette, explique qu?il n?avait pas d?autres choix. Il met en avant une conjoncture difficile et l?absence de repreneur sérieux.
Dans l'arrière-boutique, flotte un parfum d'un autre temps. « Les locaux datent de François 1 er », glisse Didier Decrette, qui est plongé dans les derniers détails administratifs et financiers avant la fermeture de La Maison de la presse.
L'enseigne ne date pas de François 1 er mais a trôné dans la Grande-Rue depuis bien longtemps, voire un siècle. L'histoire des lieux s'arrêtera samedi 21 mai, à 19 heures. Après avoir repris le magasin en 2003, Didier Decrette baissera définitivement le rideau métallique. Épilogue d'une mise en liquidation judiciaire de la société gérant la boutique qui a été prononcée, jeudi, par le tribunal de commerce. Le personnel sera licencié. « J'ai 4 employés, dont 1 temps plein ».
Âgé de 64 ans, à la veille de renouveler un bail de 3 ans au propriétaire des murs, Didier Decrette préfère jeter l'éponge. Le commerçant affirme « avoir eu très peu de propositions de reprises, pas plus de six. Mais aucune n'a abouti. Le commerce était en vente depuis 3 ans ». Trop chère, la Maison de la presse ? Didier Decrette ne dévoile aucun chiffre mais répond : « Je proposais un prix de reprise moitié moins élevé que la valeur donnée par les expertises officielles ». Les temps sont durs pour les maisons de presse qui payent cher la crise de toute une corporation.
« 6 propositions de reprise en 3 ans »
« Avec la fermeture de celle de Dreux, il n'en restera plus qu'une en Eure-et-Loir, celle de Maintenon. Quand j'ai repris l'affaire, il y a 13 ans, elle était déjà déficitaire, mais je l'ai remise à flot au bout de 2 ans, malgré un contexte déjà difficile ».
La dimension de la boutique (100 m ²) aurait empêché un développement de rayons plus rentables, selon Didier Decrette. Si son établissement est riche de 3.500 titres, le commerçant reconnaît faire une partie de son business sur la papeterie et la carterie. Comme d'autres, il s'est diversifié, proposant notamment les DVD. « Cela marche moins qu'avant. Tout est sur Internet ! ».
Le souvenir d'Anne SinclairLieu de vente, la boutique était aussi un lieu de rencontres, d'échanges. Les plus anciens se rappellent qu'Anne Sinclair s'y rendait chaque samedi avec son compagnon de l'époque, Yvan Levaï, pour acheter ses journaux. « On avait en moyenne 300 personnes par jour. Cela profitait aux autres boutiques ». Mais Didier Decrette refuse de sombrer dans la nostalgie, rappelant un contexte local délicat. « Il y a 5 pas-de-porte fermés? rien qu'en Grande-Rue ! ». Jetant un ?il sur ses rayonnages aux couvertures brillant sous les spots, il formule un ultime souhait : « La Ville a sauvé en son temps le Grand Café en reprenant le bail. On pourrait, peut-être, sauver la Maison de la presse de la même façon ».
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