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AADP pour l'avenir des diffuseurs de presse

- Réseau "PRESSE" une situation toujours très difficile -

Envoyée samedi 12 novembre 2016 à 18:31:00

Chers confrères, chères consœurs, Plusieurs mois se sont écoulés depuis notre dernière newsletter. Toujours présente sur son Blog, Facebook et Twitter, l'AADP n'en est restée pas moins très active auprès des différents acteurs de la filière. La rentrée maintenant passée, c’est l'occasion de revenir vers vous.

Le point sur la situationCAZADIEU2.png

La trêve estivaPDV-FERME.PNGle n’a pas arrêté l’hémorragie. Les points de vente ferment à une cadence accélérée souvent dans l'anonymat. D'autres bénéficient d'un traitement plus médiatique par la presse nationale ou régionale et les réseaux sociaux sans que cela n’émeuve ni les politiques absorbés par la lutte électorale, ni les éditeurs qui poursuivent la recherche de leurs seuls intérêts immédiats.

Le CSMP en minimise la réalité pour défendre les intérêts des principaux éditeurs. Ceux-ci continuent effectivement leur offensive en faveur de l’abonnement et du portage au détriment de notre réseau. Seule consolation pour l’instant, le Ministère ou l'Etat l’a enfin compris. Nous y reviendrons.

Les journalistes n’ont toutefois toujours pas compris que le papier représentait encore 82% de la valeur de la presse et ferment les yeux sur le devenir de la filière. Aucun écho, autre que dans l'Humanité du discours de la Ministre au traditionnel diner des professionnels de la Presse lors de la fête de l’Humanité jeudi 8 septembre dernier.

  • Le «syndicat» UNDP n’a pas changé sa ligne de conduite et s’auto congratule pour l’accord sur l’évolution minimaliste et étalée dans le temps, de nos rémunérations. Nous rappelons qu’une évolution bien plus importante était prévue par les Etats Généraux de la Presse qui se sont tenus en 2008. Il omet de dire que cet accord date d’il y a trois ans et se garde bien d’évoquer l’abaissement à venir dès 2017 des rémunérations de milliers de points de vente.

  • Le futur système informatique souffre déjà un retard d’entrée en service (il aurait dû commencer le 1er juin 2016) que les responsables évaluent pour l’instant à un an minimum. Soit leurs prévisions étaient erronées, soit c’est une volonté délibérée de retarder le plus possible l’entrée en vigueur de la facturation des seuls exemplaires vendus,

  • Côté messageries la direction des MLP a été débarquée lors de la dernière AG et remplacée au pied levé par des éditeurs plus petits qui veulent prendre leur avenir en main et mis en place un nouveau barème plus équitable. L’avenir nous dira si c’est une bonne chose pour nous ou pas, toutefois, les nouveaux arrivants se sont montrés par le passé plus ouverts à notre égard que les sortants. Espérons donc que leurs nouvelles fonctions ne modifieront pas leur comportement à l’égard de notre cause.

Nos récentes actionsAfficher l'image d'origine

Les politiques (députés et sénateurs) étant désormais totalement absorbés par la campagne présidentielle nous savons que nous n’obtiendrons pas leur attention dans les mois à venir, comme nous l'avons eue l'an dernier. Nous avons cependant pu rencontrer pour la première fois Patrick BLOCHE, Président de la commission de la culture à l’Assemblée Nationale et lui faire passer nos idées et revendications.  Nous avons également rencontré pour la première fois le Directeur de la DGmic, Martin Ajdari (jusque-là nous avions régulièrement rencontré les membres de ce service) ainsi que d’autres interlocuteurs hauts placés dont nous tairons les noms pour l’instant. Toutefois il est désormais clair que nous ne sommes plus personae non grata et que nos idées font leur chemin dans la filière.

L'an dernier, en réponse à notre lettre ouverte, Le Président de la République nous avait écrit pour nous prévenir de l’annonce d’une réforme par Fleur Pellerin. Cette réforme n’ayant pas vu le jour, sur fond de reculade de l’Etat devant les éditeurs sur la distinction à opérer entre presse d’information et presse récréative qui a occasionné le remplacement de la ministre par Mme Aude Azoulay, nous avons interpellé cette dernière par une lettre ouverte. Elle a répondu positivement à notre sollicitation et nous avons rencontré dès la rentrée les nouveaux acteurs en charge au sein du cabinet ministériel du dossier de la filière presse.

Entretien avec le cabinet ministériel

Tout d’abord nous saluons la qualité d’écoute et la connaissance du dossier de nos nouveaux interlocuteurs. C’est nouveau et appréciable. Les fonctions exercées précédemment au sein de la filière presse sont manifestement un atout important pour résoudre les difficultés de celle-ci, et donc les nôtres.

Viennent ensuite les revendications que nous avons portées :  dialogue.png


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Voilà pour l’essentiel le message que nous avons transmis aux représentants de l'État pour que celui-ci participe au sauvetage de notre profession et pérennise notre filière. Nous savons avoir été entendus sur plusieurs de ces points. Reste à voir leur mise en oeuvre dans le temps.

Dans la foulée de cet entretien, la Ministre a fait quelques annonces sans rapport avec l’urgence et l’importance de notre situation.Afficher l'image d'origine                      Elle a notamment annoncé 3 mesures :

  • Premièrement : les conditions d’accès à l’aide à la modernisation sont assouplies afin de permettre  à davantage de diffuseurs de moderniser leur outil de travail. Pour financer cette mesure, le budget  de l’aide passera donc de 3,6 M€ en 2016 à 6 M€ en 2017. La mesure est d’ailleurs effective immédiatement et nous serons en mesure d’appliquer cette nouvelle approche pour toutes les nouvelles demandes qui nous sont adressées cette année.
  • Deuxièmement :afin de favoriser la création et la reprise de points de ventes de presse, le dispositif d’avances remboursables aux entreprises de presse géré par l’Institut du financement du cinéma    et des industries culturelles (IFCIC), sera désormais tendu aux diffuseurs de presse.
  • Troisièmement :  l’exonération de contribution économique territoriale pour les diffuseurs de presse spécialistes et indépendants qui était jusqu’ici optionnelle deviendra systématique. Ce volet fiscal représentera un soutien de l’État à hauteur d’environ 7,5 M€.

C’est une mesure particulièrement structurante pour le secteur et c’est une grande victoire d’avoir pu obtenir cet avantage fiscal.

future.jpgNous ne pensons pas que les marchands investiront dans leur commerce tant que la rentabilité ne sera pas redonnée à notre activité. Pour la même raison, qui aurait l’idée aujourd’hui de créer ou reprendre un fonds de commerce de presse ? Les deux premiers points sont donc sans effet sur notre situation et ne sont que des faux-semblants. Seul le troisième est une réelle dépense pour l’Etat et une aide pour les marchands, à hauteur de 650 euros/an en moyenne par magasin.

Ce n’est donc pas ces mesurettes qui vont sortir notre profession de la situation difficile dans laquelle elle se trouve du fait du manque de solidarité des éditeurs avec le réseau et de leur recherche de profits immédiats au détriment de la pérennité de l’activité.

Reste à savoir ce qu’il adviendra dans les mois à venir, compte tenu des informations que nous avons fait remonter et dont nous savons qu’elles sont prises en compte dans la réflexion en cours.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés, non pas des accords signés il y a trois ans comme certains le font, mais au fur et à mesure de l’avancée des dossiers en cours.

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