TROP C'EST TROP !!!
v Pourquoi cette lettre aujourd'hui ?
La disparition et l'agonie de nos confrères s’accélèrent et tous, nous aurons des difficultés insurmontables dans un court avenir. Comme nous sommes des entrepreneurs privés et que nos affaires se doivent d’être rentables, des décisions urgentes s'imposent. Nos "partenaires" (éditeurs presses, librairies, dépôts de presse, Presstalis, MLP, régionaux) s’engouffrent sur le Net, dans les grandes surfaces et créent des "pvc" sans hésiter à piétiner ceux qui ont fait leur fortune depuis un demi-siècle, dans des conditions indignes et un partenariat à sens unique.
v Nos constatations sur la situation actuelle.
Nous ne pouvons cautionner que notre gouvernement et donc, nous, contribuables, continuions de subventionner des éditeurs et des coopératives qui n'ont pas su, ou voulu, prendre le virage de nouveaux moyens de communication et de l'avenir de la profession en partenariat avec leur réseau. On ne peut ignorer que "NMPP" hier, Presstalis aujourd'hui, a pesé lourdement sur les conditions d'exploitation de nos commerces .Une coopérative ‘’ MLP’’ inondant nos rayons avec un taux d’invendus excédants les 60% . Un syndicat du livre qui a œuvré pour sa paroisse en prélevant dans la caisse commune et les aides du gouvernement, ainsi qu'un manque de courage des dirigeants qui ont préféré en faire payer les conséquences à nous, leurs partenaires. Des grèves ont ponctué leurs parcours pour parvenir à leurs fins, alors que nous étions à nos commerces ponctuels et avec notre sourire pour boucler notre mois (maigre pitance). L’état a mis la main à la poche, mais n'a pas réglé le problème de fond et qui nous espérons, va s'y évertuer, mesurant les conséquences humaines, économiques et sociales de cette situation .Les éditeurs qui ne parviennent pas à avoir un front uni devant ce fait, seraient bien avisés de revoir leur copie.
v Notre profession doit évoluer...
ALORS, nous allons faire nos propositions pour que ne "disparaisse" pas cette entité bien française que sont nos commerces de proximité "librairie, presse, tabac, loto et divers" qui sont des points culturels vivants conviviaux (bonjour ,un petit mot en plus , merci, au revoir...) et cela des centaines de fois ; nous sommes des points de vie où la Démocratie peut s'exprimer librement avec de vrais articles ou ouvrages de fond : favorisons la découverte de ces ouvrages et voyons nos enfants feuilleter des ouvrages avec de grands yeux brillants.
A / Tachons tout d'abord de distinguer la presse politique, économique, sociale et informative des catalogues de titres "loisirs, people et ludiques" qui ne devraient pas prétendre aux mêmes conditions de distributions et de vente.
Nous ne demandons pas l’aumône, ni une aide quelconque, nous sommes des professionnels et sommes à même de coller aux nouveaux moyens de communication (internet, multimédia, etc.). Nous ne voulons pas en être exclus : des écrans multimédia dans nos vitrines, défilant 24h/24h les premières de couvertures de vos quotidiens et hebdomadaires nationaux et régionaux, des flashs de l'Afp, des informations des offices de tourisme et des administrations (locales, départementales et régionales), la météo : tout cela donnerait une image dynamique de notre profession et de nos commerces. Pour cela, il suffit de créer une entité avec 3 ou 4 salariés travaillant à ce concept et dont les "bénéfices" récoltés seraient redistribués aux diffuseurs et éditeurs.
B / Une rémunération de 30% permettrait de vivre de notre travail, sachant que cette commission est déjà octroyée arbitrairement aux enseignes "relais H"… Nos loyers et nos charges pèsent énormément sur nos structures et pire encore pour les diffuseurs saisonniers. La spécificité "intra-muros" n'a pas lieu d’être, le travail se révèle très souvent plus dur dans les endroits touristiques. Le panel de titres se fera naturellement à l'aide des outils informatiques, du métrage linéaire et d'un seuil de rentabilité lié à la rotation des stocks. Nous n’omettons pas la faible rémunération du tabac (6,5%), de la française des jeux (5%) et des régionaux (qui se sont diversifiés : magazines, jeux, librairies…) et qui profitent du système et de nos faiblesses. Le mobilier de presse inadapté, pourrait être repensé en collaboration avec des diffuseurs, nous pouvons faire beaucoup mieux.
C / L'encartage sauvage de bulletins d'abonnement dans les magazines doit cesser, ou bien, il nous faudra être associé à l'abonnement. Faisable, puisque la surenchère aura disparu entre éditeurs : 30% maximum pour tous. Une borne informatique de consultation des titres non exposés pourrait être envisagée avec la possibilité de commander les titres souhaités. Les abonnements ne pourraient bénéficier d'une aide postale que s'ils n’excèdent pas 30% de remise (montant de notre commission) ; Au-delà, pas d'aide.
D / Quant à la diffusion "routage", peut être faudrait-il envisager une économie d'échelle? Mariage avec le régional pour parvenir à un horaire décent pour la vente des quotidiens. Pour les publications, un flux chaud et un flux froid, mais un départ à horaire fixe, de sorte que la mise en place soit possible avant l'ouverture de nos commerces. L'arrivée tardive des livraisons découragent beaucoup d'entre nous et engendrent un recul de nos horaires d'ouverture et un coût financier, favorisant ainsi la politique de nos régionaux qui en profitent pour créer des "pvc" prétextant ces mêmes horaires tardifs et qui y trouvent leur compte, appauvrissant ainsi la fréquentation de nos points de vente.
E / La gestion de la presse doit rapidement évoluer. La facturation doit être simplifié et ne devra correspondre qu'à la marchandise vendue, car, comme le précise nos contrats, nous ne sommes pas propriétaire des "articles" de presse en magasin, sauf bien sûr quand ils deviennent "oubliés" ou trop vieux!!!!
F / De nombreuses modifications doivent aboutir : les plans de qualification doivent être supprimés car ils sont inégaux pour les diffuseurs.
Les consignes concernant les publications doivent être respectées : un numéro chasse l'autre, trop de HS, de spéciaux de produits hors presse (difpress), dates de rappel respectées.
Les diffuseurs doivent avoir la possibilité de pouvoir faire eux même des interruptions ou des demandes de service.
Les changements de prix (baisse de prix essentiellement) sont inacceptables car ce sont nos marges que l'on offre aux clients.
v En conclusion...
Au terme d'une vie professionnelle active, difficile et bien remplie (horaires à rallonge), vient la retraite et la vente de son commerce. PERSONNE aujourd'hui ne veut une activité aussi astreignante avec un revenu souvent "inférieur" au smic. On ne peut donc espérer aucune plus value de notre activité : c'est ahurissant, honteux et inacceptable.
Pour rappel, notre action menée en février dernier a fait que certains partenaires (éditeurs, dépôt) se sont déplacés : nous n'étions qu'une quarantaine à l'époque mais nous rassemblons tous les jours un confrère supplémentaire car le désarroi est national. Nous nous fédérons jour après jour car nous voulons que notre métier se conjugue au futur. C'est donc bien un choix politique, économique et un challenge que nous sommes prêts à relever en partenariat avec les intéressés, mais sachez, messieurs, que notre détermination à régler ce conflit nous amènera par désespoir à des actions nuisibles à tous mais qui matérialiserons notre volonté d'aboutir à un partenariat efficace et pérenne.
ASSOCIATION POUR L'AVENIR DES DIFFUSEURS DE PRESSE (AADP.blog4ever.com )
LE PRESIDENT : Michel MARINI
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