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Demandez à tous les éditeurs "ex Presstalis" ce que ça fait de devoir laisser le gain des dernières publications à Presstalis. C'EST effectivement une énormité. E.Fottorino s'est érigé en vitrine de bon nombre de ses collègues pas assez médiatisables, qui ne savent plus quoi faire !
Pour le reste, ne vous démentez pas en interne. Grigri "donne" le scoop que le système se rapproche du livre. Je l'espèrerais. Mais cette infox vient de lui, pas de moi.
S'il y a un recadrage à faire pour être clairs, vous devriez avoir assez à faire entre vous.

1/ Des éditeurs ont été exploités par d'autres éditeurs.
Ils font les frais de leur manque d'implication dans la gestion de la filière. (Comme les marchands jusqu'à l'arrivée de l'AADP.)
Et ils n'ont toujours pas compris la nécessité pour eux de se regrouper pour équilibrer la représentation face aux grands groupes. (comme les marchands)
Ils espèrent (comme les marchands) que l'Etat va régler leurs problèmes à leur place (et ils se trompent).
C'est à chacun de gérer ses problèmes. L'Etat ne sera qu'un arbitre.

2/ Soyons clairs. Vous préférez manifestement plaindre les éditeurs qui ont une baisse de rentabilité ponctuelle que les marchands qui ont structurellement une absence de rentabilité. Ce n'est pas ce que l'on attend d'un défenseur des intérêts des  marchands. 

3/ Ce n'est pas la visibilité dans les médias qui compte.
C'est la participation active aux décisions.
Le reste, n'est que des commentaires tardifs, voire une expression d'espoir qui recherche l'approbation réconfortante voire le soutien (ce qui en atteste le manque). 

Pour en revenir à votre 2° point, c'est bien au niveau intermédiaire entre éditeurs et magasins qu'il faut tailler. Ou qu'il aurait fallu faire à temps.
Pourquoi la France est elle le seul pays au monde à entretenir une spécificité qui a prouvé son inefficacité, son immobilisme et son coût astronomique pour un résultat aussi catastrophique ? 
Les économies intermédiaires auraient dû être partagées entre éditeurs et diffuseurs.
Côté éditeurs, pour des contenus riches, variés, Pas aux photocopies ou aux profiteurs. 
Côté réseau, pour qu'il puisse être fiable, évolutif, pro, motivé et donc efficace.
C'est l'importance virtuelle donnée aux messageries, très mauvaises gestionnaires, et les avantages des intermédiaires bien cachés derrière les acquis sociaux, qui ont plombé ce beau métier de diffuseur.
Et on recommence. Vous n'êtes pas dégoutés ?

Vous semblez ne pas tenir compte de plusieurs changements importants intervenus.
1/ Ce ne sont plus les grands éditeurs qui gèrent la filière selon leur propre intérêt au détriment de tous les autres acteurs (marchands, messageries,  dépositaires, et petits éditeurs).
C'est l'interprofession sous l'égide de l'ARCEP.
2/ La transparence financière va mettre fin à bien des arrangements entre amis (à tous niveaux) coûteux pour la filière
3/ La rationalisation des flux est incontournable. Surtout par ces temps écologiques. L'invendu ne constituera plus ni une ressource (recyclage) ni un moyen de financement (facturation anticipée) mais un coût. 
Dans ce contexte nouveau le modèle économique des messageries devra obligatoirement être modifié (ventes au lieu de flux). Cela se fera obligatoirement même si ce n'est pas acté dès les premiers barèmes soumis à l'ARCEP. 
Les éditeurs de livres étaient contre le prix unique, et pourtant cela s'est fait. Et ils y ont trouvé leur intérêt.
Les éditeurs de presse sont contre la rationalisation des flux, et pourtant cela se fera. et ils y trouveront leur intérêt (réduction des coûts de production, de transport et de gestion).

Les acquis sociaux dont vous parlez n'ont pas étés consentis sans intérêt.
L'Etat y gagnait une relative paix sociale et les éditeurs y gagnaient la possibilité de 
continuer l'activité dans une période faste.
Nous ne sommes plus dans ce cas de figure et, sans surprise, cela se termine.

Ces changements importants qui s'opèrent vous les avez attendus toute votre carrière.
Leurs effets ne seront pas tous immédiats mais ils seront efficaces.
Certains, comme une plus grande liberté de gestion de l'approvisionnement seront rapides.
D'autres, comme la protection du périmètre d'activité par rapport aux autres réseaux de distribution, seront plus long à venir. Mais ils viendront car c'est incontournable. 

Bravo pour votre optimisme et votre confiance aveugle en tous ces gens.

Jusqu'à présent les faits sont là qui corroborent notre vision et notre ligne de conduite, quoi que vous en disiez et pensiez.