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Comment améliorer la rentabilité ?

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Avant tout, soyons conscients que nous faisons partie d'un système et que notre propre rentabilité dépend de celle de la filière toute entière. Ceci n'empêche pas qu'une rectification de l'équilibre du partage de la valeur dans la filière est nécessaire.  

En toute chose les excès sont néfastes. Notre filière n'échappe pas à la règle et n'est pas la seule dans ce cas, même si elle constitue un cas d'école. La raison de sa spécificité est qu'elle a vécu sans contrôle pendant des décennies. On disait "en auto-gestion". Le problème de la gestion par une partie est justement le manque de prise en compte des intérêts de l'autre partie, qui conduit aux excès. Et, sans même en prendre conscience, la partie dirigeante crée toute seule les conditions de l'inefficacité de l'ensemble. 

C'est bien sûr un mal évident. Mais c'est également une source non négligeable d'améliorations à venir. améliorations dont n'ont pas plus idée ces dirigeants qu'ils n'ont du mal qu'ils ont fait.

Les excès sont à la fois économiques et techniques.

Economiques du fait de l'iniquité du partage de la valeur et du manque de prise en considération, pour chaque partie, à sa juste mesure, de l'évolution des conditions d'exploitation. Face au retournement du marché les éditeurs leaders n'ont cessé de préserver en premier leurs intérêts immédiats, au détriment des autres acteurs et de la pérennité du système qui leur était imposé. L'intérêt privé n'est pas l'intérêt public et ne le sera jamais.

Techniques par la volonté de ces éditeurs de maîtriser tous les paramètres de la distribution (horaires, surfaces, merchandising, lieux d'implantation, etc.) pour maximiser les ventes. En voulant professionnaliser les marchands ils ont de plus en plus nié leur indépendance, tout en voulant conserver juridiquement celle-ci pour les préserver de l'obligation de les intégrer dans leurs salariés. Las, ce n'est pas compatible. Et cela aboutit à la défection. D'où résulte la réduction du réseau et des ventes. Le chat se mord la queue. 

A titre d'exemple nous pouvons évoquer les horaires. Un marchand rémunéré à la commission est obligé de multiplier les heures pour pouvoir espérer joindre les deux bouts. Il n'est pas rare qu'il fasse 70 heures par semaine, quelquefois plus. Lors de la phase initiale de la bataille d'Angleterre, en juin 1940, la population civile s'était mobilisée, travaillant elle aussi parfois 60 ou 70 heures par semaine. L'Etat anglais était intervenu pour interdire ces pratiques en raison de leur inefficacité. Il est contre-productif de travailler trop. La performance décroît avec l'excès. Mais cela les éditeurs ne l'ont pas compris car ils ne supportent pas directement les effets de la baisse d'efficacité.

Un autre exemple est la recherche de la vente maximale. Peu importe que cela coûte à ses partenaires, l'éditeur estime qu'il lui faut faire toutes les ventes possibles. Il ne mesure pas l'effet négatif induit par les dernières ventes (travail multiplié, moyens inutilement engagés) car il n'en supporte pas directement les coûts. Il estime que cela ne le regarde pas. Il ferme les yeux et il a tort.

Le résultat est celui que l'on connait. La réduction du réseau, tant en nombre de points de vente qu'en longueur de linéaire. Mais ce n'est pas une finalité. Le système est résilient et va renaître de ses cendres. Comme un élastique tendu que l'on relâche il va s'appuyer sur le retard pris pour accélérer fortement sa progression dans les années à venir. La tendance du marché ne l'y aidera pas mais la commercialisation, remplaçant la diffusion, assurera l'avenir du système.

Les éditeurs seront moins nombreux. Ils ne vendront pas forcément moins, malgré la baisse du marché, car la commercialisation sera plus performante que la diffusion. La logistique coûtera bien moins cher car elle sera réduite à l'utile et contrainte à la performance. Et cela permettra de mieux rémunérer des marchands plus indépendants mais aussi plus responsables de leurs résultats sur leur secteur.

Tout ceci n'est que la normalisation du secteur après des années de mauvaise gestion. Fini les grands mots inutiles et trompeurs comme "marché d'offre" qui ne signifient rien et ne reposent sur rien. Has been leurs hardis défenseurs qui n'auront fait que retarder l'échéance et engendrer plus de mal que de bien. L'avenir est au commerce.
Si tu veux la paix, prépare la guerre.

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