source Coop Presstalis
Les principes de la loi BICHET Née dans un contexte tourmenté et issue de débats parlementaires animés (cf. historique), la loi du 2 avril 1947 (dite loi BICHET du nom du député MRP à l?origine de la proposition de loi) n?aurait pu être qu?un texte de circonstance.
Elle s?est au contraire avérée, depuis plus de 60 ans, comme le socle du dispositif organisant la distribution de la presse en France.
En 21 articles, la loi du 2 avril 1947 "relative au statut des entreprises de groupage et de distribution des journaux et publications périodiques" organise le système de distribution de la presse autour de trois principes fondamentaux et d?une instance de contrôle.
? La liberté de choix de l?éditeur :
L?article premier de la loi proclame le principe de la liberté de distribution de la presse ("la diffusion de la presse imprimée est libre") et confie à toute entreprise de presse le droit " d?assurer elle-même la distribution de ses propres journaux et publications périodiques par les moyens qu?elle jugera les plus convenables à cet effet ".
Le choix d?une distribution autonome a ainsi été effectué par la presse quotidienne régionale, pour des raisons évidentes de proximité qui rend inutile le principe même de groupage.
En contrepoint, l?article 2 fait obligation aux entreprises de presse qui souhaitent regrouper leur distribution d?avoir accès à des sociétés coopératives de messageries de presse, dont les articles suivants réglementent la constitution et le fonctionnement.
L?élément essentiel du dispositif réside donc dans le pouvoir de contrôle des éditeurs sur leur système de distribution, y compris lorsque, pour des raisons pratiques (d?ordre logistique et financier), les coopératives décident de ne pas assurer directement les opérations matérielles de distribution, elles peuvent en confier l?exécution à des entreprises commerciales, à la condition expresse que les coopératives "s?assurent une participation majoritaire dans la direction de ces entreprises".
C?est notamment le cas de Presstalis, détenue à 51% par les cinq coopératives associées à sa constitution, aux côtés de la société Hachette qui, pour sa part, en détenait 49%. Depuis le 1er juillet 2011, le capital de Presstalis est détenu à 75% par la CDM et à 25% par la CDQ
? L?égalité des éditeurs face au système de distribution
Cette égalité se traduit d?abord par la liberté d?accès des éditeurs à la coopérative de leur choix, l?admission s?imposant aux coopératives, à la condition que la société éditrice remplisse les conditions objectives prévues par la loi et par les statuts et qu?elle accepte les barèmes votés en Assemblée générale. On retrouve donc là, appliqué à la distribution de la presse, le principe coopératif dit de la "porte ouverte".
Une fois admis au sein d?une coopérative, l?éditeur se voit également garanti l?égalité de traitement avec les autres associés, que ce soit tant en terme de coûts de distribution (les barèmes étant votés par la collectivité) que d?impartialité de traitement (aucun titre n?étant favorisé par rapport aux autres).
? La solidarité entre éditeurs-coopérateurs
Cette solidarité s?exprime par le fait même du groupage et de la mise en commun des moyens nécessaires à la distribution des titres adhérents.
Elle trouve aussi une traduction économique dans le principe de barèmes adoptés par la collectivité des coopérateurs et s?imposant à chacun d?entre eux, et dont une part essentielle met en ?uvre une péréquation des coûts et des tarifs.
? Sous le contrôle du Conseil Supérieur des Messageries de Presse
Après avoir posé les principes de liberté, d?égalité et de solidarité, la loi du 2 avril 1947 a jugé utile de créer une instance de contrôle, destinée notamment à "faciliter l?application de la présente loi" et à en assurer le respect.
Le Conseil Supérieur des Messageries de Presse dont la
composition est fixée par la loi BICHET, a élargi au fil des ans sa mission pour remplir en fait le rôle d?un organe de régulation sur l?ensemble des sujets se rattachant à la distribution de la presse.
C?est ainsi que les principaux accords inter-professionnels (qualification du produit presse, mesures techniques et financières afférentes aux conditions de travail des dépositaires et des diffuseurs) ont été avalisés par le Conseil Supérieur qui a également récemment organisé une Table ronde sur l?avenir de la distribution de la presse.
Le rôle du Conseil Supérieur a été étendu et redéfini par la loi modificative du 20 juillet 2011; une Autorité de Régulation de la Distribution de la Presse a également été créée aux côtés du Conseil Supérieur pour rendre exécutoires les décisions du Conseil Supérieur.
Loi du 2 avril 1947 modifiée par la loi 2011-852 du 20 juillet 2011 (format PDF)
Des infos et des .... A vos commentaires