L'édito du 10 janvier du président de Culture Presse est édifiant. Le mensonge y côtoie l'affairisme et la soumission, le tout au détriment des marchands. Explications.
Il commence par un mensonge éhonté. Non Monsieur Panetto, l'accord interprofessionnel sur
l'assortiment n'a pas été validé comme vous le prétendez.
L'ARCEP a rendu un avis défavorable qui prive cet "accord" de toute validité. Elle vous laisse signer un accord avec vos soutiens (grands éditeurs) si vous le voulez, mais celui-ci n'est pas opposable à la profession et ne contient rien puisque tout ce qu'il prévoyait est refusé :
- Le nombre de titres par mètre linéaire restera libre, malgré votre souhait d’imposer 16 ou 18 titres/mld.
- Les marchands conserveront la possibilité de choisir s’ils veulent, ou non, recevoir les nouveautés bien que vous ayez tenté de leur en imposer la livraison systématique.
- Les produits autres que CPPAP ne feront pas l’objet d’un second accord malgré votrevolonté affirmée de conditionner l’existence de votre « accord » à celui-ci.
- Aucune modification aux règlements ne sera plus imposable à l’ensemble des diffuseurs par votre seul accord (même si vous décidiez de recréer une commission uniquement avec vos soutiens).
- Les marchands conserveront leur droit d’aller en Justice sans l’obligation que vous vouliez imposer d’en appeler d’abord à une conciliation auprès d’une commission dont vous seul et vos amis auraient fait partie.
- La réduction des quantités servies ne sera pas limitée au plafonnement que vous préconisiez car il est jugé trop peu limitatif.
- Les mises à zéro ne pourront pas être annulées sans l’accord du marchand bien que vous ayez souhaité qu’elles s’annulent au bout de quelques parutions.
- Vous n’aurez plus de possibilité d’accorder des dérogations aux titres pour la prolongation de la durée de vie en rayon de leurs parutions.
- La possibilité de déplafonnement que vous souhaitiez imposer ne pourra s’appliquer que si le marchand a donné préalablement son accord.
Il poursuit avec un deuxième mensonge. Ce n'est pas un contrat dépositaire-diffuseur qu'il va falloir réécrire mais le contrat définissant les droits et les devoirs des marchands de presse. Rien ne dit que ce soit avec les dépositaires. Au contraire ceux-ci n'existent pas dans la Loi. Ce ne sont que des sous-traitants des SADP. Nous défendons l'idée que nos contrats doivent être signés avec les SADP et pas les dépositaires. L'ARCEP tranchera.
Vous noterez qu'à aucun moment n'est évoquée l'évolution de la rémunération qui n'est pas pour lui une priorité. De notre côté c'en est une. Et elle sera traitée en fonction des droits et des devoirs
de chacun. Tous les points de vente ne se ressemblent pas. Pour certains l'activité presse est essentielle alors que pour d'autres elle n'est que complémentaire. La vision de Monsieur Panetto (le contrat-type universel garantissant l'égalité de traitement) est un frein inacceptable à la liberté d’entreprendre. Nous revendiquons la liberté des marchands. A chacun de choisir son implication dans l'activité et une rémunération correspondante. Il n’est pas question de nous imposer ce que nous devons faire et recevoir et de décider à notre place, en notre nom. Et ce, d’autant moins que les intérêts de M. Panetto ne sont pas ceux des marchands.
Sa troisième priorité est, en effet, de remettre en route ses affaires en imposant à nouveau des formations obligatoires et répétitives à tous les marchands pour en encaisser le prix de vente. Les règles professionnelles ne sont même pas encore arrêtées qu'il ne pense qu'à ça.
Honteux.
Bref les priorités de ce monsieur sont de continuer à développer son chiffre d'affaires (et certainement sa rémunération personnelle) en satisfaisant les éditeurs pour obtenir leur soutien.
Elles sont bien éloignées de celles des marchands pour qui :
- La réduction des invendus
- La qualité de l'approvisionnement (horaires de livraison notamment)
- Le réassort rapide possible,
- L'amélioration de la rémunération,
- La restitution de la trésorerie,
- Le respect des règles
- La considération
- La concurrence de l'abonnement et du numérique sont essentielles.
Que ceux qui le suivent encore le sachent : ils soutiennent un système malsain pour leurs entreprises. Nous, ne serons pas impactés par les agissements de ce monsieur. Ses choix n’impactent désormais plus que les seuls adhérents de son organisation.
Le seul intérêt du système dirigiste préconisé par M. Panetto est pour lui et ses amis proches, comme dans tout système totalitaire. L’excessive centralisation des pouvoirs n’a pas d’autre objectif.
Cela ne l’autorise pas à dire et écrire des mensonges. L’AADP veille à l’intérêt des marchands et ne le laissera ni mentir sans rectifier, ni continuer à abuser les marchands et profiter d’eux.
L’AADP défend la liberté d’entreprendre et luttera contre cette volonté d’asservir les marchands dans un système dirigiste déconnecté de leurs intérêts.
Si tu veux la paix, prépare la guerre.