Photo Danièle Herin (Députée)
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Quel talent. Professeur à Sciences Po, comme il aime à le signaler, M. Schwartz est tellement à l'aise dans le maniement de la rhétorique qu'on serait presque tenté de lui faire confiance les yeux fermés.
Seul bémol qui nuit à sa prestation, son immuable réaction de vierge effarouchée dès qu'il suppose l'existence d'un contradicteur.
S'il semble avoir actuellement le soutien inconditionnel du Président de la commission, celle-ci n'en est qu'au début de ses investigations et certains députés semblent déjà avoir une bonne perception du sujet.
La crainte des effets de l'avant-projet de loi proposé sur les petits éditeurs s'est traduite par de nombreuses questions. L'impact sur le réseau a également été évoqué. Et les aspects financiers n'ont pas été oubliés.
M. Schwartz s'est offusqué de ce qu'on prête une orientation libérale à son projet et a répondu qu'au contraire il était très contraignant pour les acteurs mais n'a guère convaincu.
Il a mis en avant la possibilité apportée par son projet de sortir du duopole actuel en cas de défaillance de Presstalis, et ne s'est guère montré rassurant sur le futur de cette messagerie.
Mais il n'a répondu ni à la question de la facturation et de l'affacturage ni à celle de la reconstitution des fonds propres. De même qu'il n'a pas rassuré sur la préservation des marchands. Surtout quand il a éludé une demande de réponse sur sa prise en compte des préconisations de l'AADP et de MLP.
Notons quand même, et c'est à mettre au crédit de M. Schwartz, qu'il a conclu qu'il ne serait pas inutile d'avoir une vision plus globale sur l'ensemble des canaux de diffusion (postage, portage, vente au numéro, numérique) pour améliorer la cohérence de l'action de l'Etat.
Souhaitons que les députés se saisiront de cette ouverture pour traiter le sujet dans son ensemble. Nous serons à leurs côtés pour les aider à y voir clair.