Réaction de l'AADP à l'audition de Mme Benbunan, Présidente de Presstalis
Envoyée jeudi 28 juin 2018 à 13:55:00
Réaction de l'AADP à l'audition de Mme Benbunan, Présidente de Presstalis
La commission de la Culture de l'Assemblée Nationale a souhaité entendre la Présidente de Presstalis mercredi 21 juin 2018. Les députés appartenant à cette commission ont pu lui poser quelques questions sans que s'engage un débat car ce n'est pas la procédure, bien que l'on puisse le regretter.
Pour lire la vidéo de l'audition cliquez sur l'image
Une majorité de questions ont porté sur les marchands de presse tandis que le discours de la Présidente portait quasiment uniquement sur la situation de Presstalis. Dialogue de sourds.
La Présidente de Presstalis a d'abord dépeint l'état catastrophique de la situation qu'elle a trouvée en arrivant :
- comptes propres -300 M€
- déficit d'exploitation annuel : 50 M€
- 1000 fermetures de points de vente / an
Naturellement elle "ne savait pas avant de venir" mais courageusement assumera le challenge de redresser son entreprise et la filière, en toute modestie.
La situation est due à l'incompétence, voire pire, de la précédente Présidente.
La massification des flux était une hérésie.
La multiplication des points de vente est la solution. Vive la grande distribution.
Et, cerise sur le gâteau, interrogée sur le problème que cela pourrait poser aux marchands déjà en
difficulté, la Présidente répond avec aplomb : "nous avons rencontré les organisations représentant les marchands. Ils sont d'accord avec notre politique car ils sont conscients que plus la presse sera présente partout plus ils ont de chance de pouvoir continuer à en vendre." Fabuleux mensonge que nous ne manquerons pas de démentir.
Interrogée sur les capacités de remboursement des prêts de l'Etat et le plan de redressement programmé la Présidente n'a pas voulu dire quoi que ce soit d'autre aux députés que : "nous avons besoin de vous. Il faut nous aider. J'ai des idées mais il est trop tôt pour que je vous donne des éléments".
En gros :
- demain on rase gratis.
- faites-moi confiance
- je maîtrise et j'ai les compétences
- ne vous mêlez pas de mes affaires
- les autres ont été mauvais mais moi je suis bonne
- tout le monde est d'accord avec moi (marchands, syndicalistes, etc.)
Peut-on lui faire plus confiance qu'à ces prédécesseurs ?
L'avenir le dira mais ses non-dits et ses mensonges n'augurent rien de bon.
Et sa politique ne tient pas compte des marchands ...
Nous allons alerter les députés qui ne seront certainement pas dupes de ce discours de façade et qui, eux, sont confrontés dans leurs circonscriptions à la disparition de nos magasins.